Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/29

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rempli des plus flatteuses idées.

La Belle extrêmement fatiguée, y trouva tous les rafraîchissemens, dont elle avoit besoin. Ses yeux appesantis lui promettoient un doux sommeil ; presque aussi-tôt endormie que couchée, son cher Inconnu ne manqua pas de se présenter. Pour exprimer le plaisir qu’il avoit de la revoir, que de choses tendres il lui dit ! Il l’assura qu’elle feroit heureuse ; qu’il ne s’agissait plus que de suivre les mouvemens que lui dictoit la bonté de son cœur. La Belle lui demanda si ce seroit en épousant la Bête. L’Inconnu lui répondit qu’il n’y avoit que ce seul moyen. Elle en eut une espece de dépit, elle trouva même extraordinaire que son Amant lui conseillât de rendre son Rival heureux. Après ce premier songe, elle croyoit voir la Bête morte à ses pieds. Un instant