Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/38

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dre sur sa toilette le portrait qu’elle portoit d’ordinaire au bras. Mais elle ne le put méconnoître. Occupé du merveilleux de cet assoupissement, elle lui parla dans l’espérance de le faire cesser. Ne s’éveillant point à sa voix, elle le tira par le bras. Cette seconde tentative lui fut encore inutile, & ne servit qu’à lui faire connoître qu’il y avoit de l’enchantement : ce qui la fit résoudre à laisser passer ce charme, qui vraisemblablement devoit avoir un terme prescrit.

Comme elle étoit seule, elle ne craignoit de scandaliser personne par les libertés qu’elle pouvoit prendre avec lui. De plus il étoit son époux. C’est pourquoi donnant un libre cours à ses tendres sentimens, elle le baisa mille fois, & prit ensuite le parti d’attendre patiemment la fin de cette espece de léthargie. Qu’elle étoit