Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/44

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votre fils heureux….. Je suis très reconnoissante, répondit la Reine ; mais puissante Intelligence, ajouta-t-elle, je ne puis m’empêcher de vous représenter le bisarre assemblage du plus beau sang du monde dont mon fils est issu, avec le sang obscur, d’où sort la personne à qui vous le voulez unir. Je vous avoue que je suis peu flattée du prétendu bonheur de ce Prince, s’il le faut acheter par une alliance aussi honteuse pour nous, & aussi indigne de lui. Seroit-il impossible qu’il se trouvât dans le monde une personne de qui la vertu égalât la naissance ? Je sçais le nom de tant, de Princesses estimables, pourquoi ne me sera-t-il pas permis de me flatter de le voir possesseur d’une d’elles ?

Comme elles en étoient en cet endroit, le bel Inconnu parut. L’arrivée de sa mère & de la Fée l’avoit éveillé, & le bruit qu’elles