Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/74

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au bizarre assortiment que vous me proposez ? Il est vrai qu’il étoit impossible d’en trouver un plus ridicule. Outre la vieillesse presque décrépite de la Fée, elle étoit laide à faire peur. Ce n’étoit pas les années qui l’avoient enlaidie ; si elle eût eu de la beauté dans sa jeunesse, elle auroit pû la conserver par le secours de son art : mais laide naturellement, sa puissance ne lui pouvoit donner des beautés artificielles pour plus d’un jour tous les ans, & ce jour passé, elle revenoit dans son premier état.

La Fée fut surprise de la déclaration de la Reine. Son amour propre lui cachoit tout ce qu’elle avoit d’affreux, & elle comptoit que sa puissance devoit suppléer aux appas dont elle étoit dépourvue. Qu’entendez-vous, dit-elle à la Reine, par ce terme de bizarre assortiment ? Songez qu’il