Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/78

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n’eussiez dû vous représenter vous-même. Daignez donc considérer sans prévention les objets que cette glace vous présente, elle vous répondra pour moi. La Fée comprit aisément ce que la Reine vouloit dire. C’est donc la beauté de ce précieux fils qui vous rend si vaine, lui dit-elle, & c’est ce qui m’expose à un refus honteux. Je vous parois indigne de lui : Eh bien, poursuivit-elle, en élevant sa voix d’un ton furieux, après avoir donné tous mes soins à le rendre si charmant, il faut que je couronne mon Ouvrage, & que je vous donne à tous deux une matière aussi nouvelle, que sensible, pour vous faire souvenir de ce que vous me devez. Va, malheureux, me dit-elle, vante-toi de m’avoir refusé ton cœur & ta main, & fais-en le sacrifice à celle que tu trouveras en être plus digne que moi.

En disant ces mots, ma ter-