Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/84

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des, à tout. Je suis Fée, comme celle de qui vous venez d’éprouver la fureur ; je n’ai pas moins de pouvoir ; il est vrai que je ne puis réparer à l’instant le mal qu’elle vous a fait, car il ne nous est pas permis de nous opposer directement à la volonté des unes & des autres. Celle qui cause votre infortune a plus vécu que moi ; parmi nous l’ancienneté est un titre respectable. Comme elle n’a pû s’empêcher de mettre une condition qui peut faire cesser le charme funeste, je vous y servirai. J’avoue qu’il est difficile de terminer cet enchantement, mais la chose ne me paroît pas impossible, en y donnant tous mes soins : voyons ce que je puis faire pour vous.

Alors elle tira une livre de sa robe, & après avoir fait quelques pas mystérieux, elle s’assit devant une table, & lut pendant un tems considérable avec une application