Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/104

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comble de ses vœux, elle avoit l’époux qu’elle souhaittoit, sa douceur extrême, la laissoit maîtresse absolue de gouverner à sa fantaisie, ce qu’elle n’avoit pas fait du tems de celui qui avoit précédé Bon & Rebon. Ce premier époux étoit aussi brutal que leur fille Pigrièche, & il leur avoit fait sentir son autorité tyrannique en homme qui se sentoit lui-même de la grossiéreté de son état ; ainsi les commencemens de cette seconde union se passerent avec une satisfaction réciproque, la bonté du Roi ne lui permettant pas d’être en garde contre une épouse qui lui témoignoit une amitié si tendre. Il cessa enfin de lui cacher sa condition, sans faire refléxion qu’il y a des secrets qu’il est dangéreux de reveler même aux personnes qui nous font les plus cheres.