Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/118

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les faire surprendre dans leur fuite, d’autant plus sûrement que le Roi avoit oublié la route par où il étoit venu jusqu’à ce désert, il n’avoit jamais tenu ce chemin qu’une fois, & il y avoit déja plus de trois ans ; quand ils auroient pû vaincre toutes ces difficultés, & échapper à la poursuite de leurs ennemis, ils n’auroient encore sçû où aller pour se mettre en sûreté ; ainsi étant de toutes façons contraints de rester, ils s’encourageoient réciproquement à prendre patience ; chacun d’eux s’efforçoit de cacher sa douleur à l’autre. Lisimene devenuë Liron, & de qui le courage, étoit infiniment au-dessus de son sexe, assûroit son pere, pour le consoler, qu’elle commençoit à s’accoutumer à ce genre de vie, & que quelque dur qu’il fût, elle s’y trouvoit beaucoup moins sensible qu’el-