Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous étiez moins dénaturée, que vous me donnassiez des beaux ornemens, je suis plus belle qu’elle, & je n’aurois pas le crêve-cœur de voir qu’elle m’efface.

Richarde pour consoler sa fille, dont les larmes & les reproches l’affligeoient presque autant qu’elle même, voulut à plusieurs reprises la coëffer avec ces fleurs qui étoient par profusion à terre, & sur la table, mais il ne lui fut pas possible, car elles tomboient ou les queues des autres qui se rompoient, restant sur sa tête, faisoient une figure grotesque qui n’imitoit pas mal le hérisson, les autres se flétrissoient & se tournoient en paille pourie, dont il sortoit une fort mauvaise odeur. Les obstacles qu’elle trouvoit à embellir cette fille si chérie, la coëffeuse au désespoir ; car si elle adoroit Pigriéche, elle n’étoit pas