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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/226

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passé entre elles, tandis qu’à son retour du Marché, sans presque lui donner le tems de manger un morceau, elles l’avoient forcée à reprendre ses occupations ordinaires : ainsi la Princesse Bergere qui s’attendoit à voir l’Inconnu, fut fort étonnée le lendemain, lorsqu’elle voulut prendre sa corbeille, de ce que ces femmes lui ordonnèrent impérieusement de la laisser, & d’aller à ses moutons.

Elle n’avoit presque pas dormi dans l’impatience de voir arriver le jour ; cet Inconnu l’avoit occupée malgré elle, sans qu’il lui eût été possible d’en éloigner l’idée ; les nouveaux caprices qui détruisoient l’espérance dont elle s’étoit flattée, de qui avoient fait que la nuit lui avoit paru si longue, lui furent plus sensibles, que n’avoient été tous les malheurs précédens.

Vous jugez bien qu’elle ne s’ex-