Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/38

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je vous épargnerois la peine de commettre un crime pour régner, & en vous abandonnant ce Trône que vous dévorez intérieurément, vous auriez la satisfaction d’y monter en légitime maître ; cependant il n’est pas juste que sacrifiant tout à vos désirs, je déshérite ma fille que j’aime, & que sans injustice, je ne sçaurois priver du droit qu’elle a de me succéder ; mais, continua-t-il, après avoir rêvé un moment, quoique je ne puisse faire en votre faveur tout ce que je souhaiterois, je ne crois pas qu’il fut absolument impossible de nous arranger en relâchant, vous d’une partie de vos vœux, & moi de quelques-uns de mes droits. Je pense avoir trouvé un moyen de concilier nos cœurs & nos fortunes. Le voici.

Vous êtes pere ainsi que moi, & quand cette raison m’empêche