Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/41

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grand nombre à le nommer & à lui soutenir qu’il étoit leur Chef. Il étoit connu de tous, il n’y en avoit aucun qui n’eut la conviction de ce traité écrite de sa propre main, par les promesses qu’il leur avoit faites pour les engager dans ses intérêts. Ces témoins muets étoient trop irréprochables pour qu’il osât les acculer de fausseté. D’un autre côté il ne pouvoit s’empêcher d’admirer la grandeur d’ame & la bonté d’un Roi offensé, qui le tenoit en sa puissance, qui pouvoit, & qui devoit même le punir selon toutes les regles de la prudence ; mais qui au lieu du suplice qu’il sentoit bien lui être dû, lui demandoit la paix & son amitié. Il ne s’étoit point attendu à la grace que le Roi lui faisoit en lui offrant la main de la Princesse pour son fils, & il ne sçavoit