Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/48

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dans son cabinet, fit appeller la Princesse sa femme (de qui les sentimens n’étoient pas plus équitables & plus modérés que les siens,) & qui étoit entré avec joye dans tous ses injustes projets.

Il lui apprit ce qui venoit de lui arriver, ne pouvant malgré sa passion, s’empêcher de se louer de la modération du Roi, il sembloit même que cet excès de bonté eût produit l’effet qu’avoit désiré ce Monarque. Il se sentoit presque ébranlé, & dans la résolution d’accepter des offres si avantageuses, en renonçant à ses pernicieux desseins, & en se contentant de la grandeur de son fils ; mais cette fière Princesse s’y opposa fortement : Que vous êtes foible, lui dit-elle, d’un air dédaigneux ; pouvez-vous prendre pour magnanimité, une foiblesse