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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/112

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point assez tôt pour ne pas avoir la main toute grillée. Elle poussa des cris effroyables, qui firent sortir le Meunier.

Qu’avez-vous la belle fille, lui dit-il, d’un ton doux ? vous a-t-on fait quelque déplaisir ? Que toutes les malédictions tombent sur vous, lui répondit-elle, en criant de toute sa force, maudit homme que vous êtes, vous faites rougir le marteau de votre porte pour estropier les chalans ; je ne m’étonne pas si on fuit de votre maison comme la peste, je crois que c’est le Dagial qui vous a engendré.

C’est ainsi qu’elle exhaloit sa fureur, tandis que le Meunier l’écoutoit avec beaucoup de tranquillité, sans faire le moindre effort pour l’interrompre ; mais enfin voyant qu’elle étoit épuisée, par une espece de malice qui tendoit à ranimer son couroux, il