Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/125

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nous sommes bienheureux d’avoir trouvé ces six piéces d’or ; il semble que le ciel nous les ait envoyées exprès pour nous tirer de la peine où nous mettoit l’injustice & l’inhumanité d’un créancier, qui malgré sa richesse & notre pauvreté, non content de s’être emparé de notre misérable chaumiére, nous auroit encore fait esclaves pour quatre piéces d’or que nous lui devons, si nous n’avions pas eu l’industrie de tromper sa cruauté par la fuite. A la bonne heure avons-nous pris ce chemin, puisque ce trésor que nous avons si heureusement rencontré, nous mettra en état de payer notre ennemi, de retirer notre cabane de ses mains, & de jouir de notre liberté, en faisant du reste de cet argent un petit commerce de fruits & de légumes, qui nous aidera à subsister,