Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/154

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avoit faite de revenir tous les jours ; mais lorsqu’elle fut seule, la raison prenant un empire que l’amour avoit affoibli, lui représenta vivement le tort que cette démarche lui feroit dans le monde, malgré les apparences qui lui faisoient espérer le secret, & pensant à quelque chose de plus essentiel, elle la fit réfléchir, que quand il seroit vrai que le Chasseur garderoit un éternel silence sur cette avanture, ce seroit toujours trop pour elle d’avoir à rougir devant elle-même, puisque c’est en quoi consiste la véritable honte, lorsque l’on est sensible à l’honneur & à son devoir. Cette raison détermina la Princesse à ne plus s’exposer au danger de voir un homme qui lui plaisoit trop, loin d’écouter ce qu’un penchant flatteur lui pouvoit dire en faveur de cet Inconnu, à qui elle avoit trop