Le Roy me disoit souvent de travailler à mériter qu’il me la donnât pour épouse, & m’appelloit presque toujours son gendre. J’étois si flatté, malgré mon enfance, de ses promesses & de ses bontés, que je redoublois mes efforts pour m’en rendre digne. Loin de m’en tenir aux leçons que l’on me donnoit alors, je forçois mes Maîtres à m’en donner de nouvelles, j’aurois voulu pour ainsi dire, prévenir une éducation qui me paroissoit trop lente. Je croyois que tout ce que je ne savois pas, étoit un défaut capable de me rendre indigne des bontés du Roy. Mais parmi les soins que mon pere prenoit pour mon éducation, celui de m’inspirer beaucoup d’ambition fut le plus vif, & ce fut à quoi mes Maîtres eurent ordre de s’appliquer le plus. Je n’ai que trop reconnu dans la