autant qu’à moi, de me garder le secret.
Il m’apprit donc que ce malheureux Roy étoit en fuite, ainsi que Lisimene, que c’étoit le meilleur parti qu’ils eussent pû prendre, & le plus grand bonheur qui eût pû leur arriver, puisqu’ils étoient proscrits, que leurs têtes avoient été mises à prix ; que si ils vivoient, ils ne devoient la vie qu’à la diligence dont ils avoient usé, & à l’ignorance où l’on étoit de la route qu’ils avoient prise, n’ayant emmené personne avec eux : il ajoûta qu’il ne pouvoit comprendre par quel bonheur ils avoient pû être informés de cette criminelle révolution assez tôt pour avoir le tems de se mettre en sûreté, ni dans quel païs ils pouvoient s’être retirés.
Je fus plus sensible à leur triste sort, qu’à la destinée brillante qui