Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les Solitaires. Mais la préférence que ce Prince lui donnoit sur moi n’étoit rien en comparaison de la passion que son épouse avoit pour ce fils cheri.

Lorsque je parus à la Cour, après la détestable entreprise qui avoit mis la Couronne dans notre Maison, cette affection étoit si considerablement augmentée, que je ne dois surement qu’à cette prédilection la haine que ma mere a pour moi, encore que le peuple dît tout haut que cette préférence étoit injuste, je n’en étois pas fort affligé ; quoiqu’il n’eût personne qui ne traitât d’aveuglement la folle passion que la Reine avoit pour un enfant, qui dès l’âge de neuf ans sembloit déja dévorer le trône, sans considerer que par le droit de la naissance il m’appartiendroit un jour ; étant d’ailleurs aussi cruel que superbe,