Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/27

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Liron, c’est mon habit ordinaire. Sans être esclave par le droit de la guerre, ou par la bassesse de ma naissance, je le suis d’une belle-mere, qui me traite comme si la justice l’autorisoit dans ses procédés. L’habit que j’avois il y a deux jours, étoit un présent qu’on m’avoit fait, mais par un malheur qui arriva hier à la fille de cette rigoureuse belle-mere, & dont elle s’imagine que je suis la seule cause ; elle & sa fille ont pris ce prétexte pour me dépouiller & pour m’envoyer ici, habillée comme vous me voyez : mais ce n’est pas ce qui cause mon inquiétude ; au contraire j’ai quitté cet habit avec joye, comptant que par ce moyen je pourrois être moins connue ; & je me flattois que sous un autre habillement j’éviterois des discours ausquels il ne m’est pas permis de répondre. Cet-