Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/52

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rieuse, & continuant son chemin, elle se promit bien d’être dans la suite plus en garde contre des occasions si séduisantes, car peu s’en étoit fallu qu’elle n’y eût succombé. Elle en étoit toute occupée, & ne doutoit pas que ce ne fût une continuation des bontés des Nayades qui avoit fait approcher Diligent d’elle si à propos, lorsqu’elle entendit forcir des brossailles voisines un bruit comme de quelqu’animal qui les traversoit.

Ce bruit lui fit tourner la tête, et elle vit sortir d’un fort extrêmement épais un loup horrible, le poil hérissé, les yeux en feu, & la gueule béante, qui venoit à elle pour la dévorer. Elle fremit sa vûë : mais sans faire aucun mouvement pour fuir. Au contraire, ayant laissé approcher le loup, elle lui donna un coup de