Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/58

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de la Nayade, se garda bien de toucher le marteau : elle amassa une pierre, & la jetta contre la porte du Moulin, qui s’ouvrit aussi-tôt.

Qu’est-ce que cette façon de frapper, dit le Meûnier en colère ? N’y a-t-il pas de marteau à la porte, sans vous servir de pierre pour l’enfoncer ? N’y retournez pas davantage, car si cela vous arrive encore une fois, je vous en ferai repentir.

Liron ne trouva pas cet homme moins brutal qu’on le lui avoit dépeint, mais voulant l’appaiser : Je vous demande pardon, Seigneur, lui dit-elle, avec douceur, je ne l’ai pas fait à dessein de vous offenser ; si vous sçaviez mes raisons, je suis persuadée que vous recevriez mes excuses … Bon bon, des raisons & des excuses, reprit-il, on n’en manque point ; mais si vous y revenez, vous ver-