Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/61

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ne se pouvoit lasser de louer la générosité avec laquelle elle s’étoit exposée pour secourir un enfant qu’elle ne connoissoit point.

Cependant l’enfant que sa mere avoit dépouillé de ses habits mouillés, & à qui elle en avoit donné de secs, étant rechauffé, & ayant repris ses esprits, raconta lui-même tout ce que Liron avoit fait pour lui, & le Meûnier étant sorti, rentra peu de tems après, traînant l’Ourse après lui.

Courageuse Princesse, lui dit-il, belle Lisimene, un bienfait n’est jamais perdu : vous m’avez rendu le plus grand service que je pouvois recevoir, il est juste qu’à votre tour vous ayez sujet d’être contente de ma reconnoissance.

On vous a envoyée en ce lieu pour vous perdre, continua-t-il, mais la mauvaise intention de vos