Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/66

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sion se calmoit, elle reprenoit cette noble hardiesse, si naturelle aux personnes de son rang, ne se souvenant plus du personnage qui convenoit à l’esclave Liron, elle parla avec l’assurance & la liberté d’une fille de Roy.

Seigneur, dit-elle, au Meûnier (car malgré la simplicité de vos occupations) je crois que ce nom vous est dû, d’autant que ce que je vois ici ne me permet pas de douter qu’il n’y ait du mistere dans votre condition, mais c’est ce que je ne cherche point à pénétrer indiscrètement. Je me renferme uniquement à vous demander la permission de m’informer par quelle raison vous vous faites un plaisir de vous rendre la terreur du Pays, & pourquoi tout le monde ignore votre générosité : Quant à moi, qui en reçois des marques si obligeantes,