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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/97

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du Moulin, mais la trouvant au contraire dans une santé parfaite, & lui voyant une robe beaucoup plus riche que celle qu’elle avoit reçue des Nayades, elle en fut aussi surprise qu’affligée. On voyoit sur les fleurs dont son habit étoit brodé, éclater le bouquet de pierreries qu’elle avoit reçu du Meunier, & sa main étoit parée de celui qu’il avoit destiné pour sa belle-mere.

Que vois-je, s’écria Pigrieche, où donc Liron a-t-elle pris cette magnificence ? cela lui convient bien, vraiement, & lui adressant la parole : De quel droit, petite créature, lui dit-elle, insolemment, portez-vous des habits de cette beauté ? Je suis tombée dans l’eau, reprit Liron, & on me les a donnés pour changer : comment aurois-je pu les refuser dans l’état où j’étois ? Qui est-ce qui vous les