Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/105

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voir vos beaux yeux. Levez enfin ce voile importun que vous reprendrez quand nous serons aux pieds des autels ; nous sommes dans une solitude où cette cérémonie ne doit pas être observée si rigoureusement qu’à la Cour ou dans les Villes. Mais helas ! ne vous en couvrez-vous point pour me cacher la répugnance que vous avez à me rendre heureux ? Juste Ciel ! serois-je assez infortuné pour que mon amour vous déplût ? Si vous m’aimez encore, ma belle Princesse, poursuivit-il en se jettant à ses genoux, laissez-moi mieux connoître que vous partagez mon bonheur, & me tirez d’un doute si cruel. A ces mots le Prince impatient alloit lever le voile trompeur, quelqu’efforts que fît le monstre, qui en étoit couvert pour