Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malheurs avec le commencement de toutes vos prosperités.

Le Roy & le Prince témoignerent à Cristaline par une profonde reverence le respect qu’elle leur inspiroit ; la Nayade continuant adressa la parole à Lisimene :

Vous vous êtes défiée de nous, Princesse (lui dit-elle) mais je pardonne cette défiance au motif qui l’a causée, vous ne pouviez vous resoudre à nous découvrir un penchant auquel vous craigniez de vous livrer ; cette discrétion, ou plutôt cette timidité, vous a coûté des peines que nous vous aurions épargnées en vous instruisant du nom & du sort de votre Inconnu. Mais ce mal est passé, & vous n’en avez que mieux goûté le plaisir de la reconnoissance ; il ne s’agit donc plus à présent, pour assurer votre bonheur, que