Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

licitois avec tant d’ardeur de m’accorder cette faveur, je l’adorois, & cependant je n’avois pas plus d’amour pour elle que j’en ai aujourd’hui : mais dans le tems que je m’attachai à cette Princesse, mon Pere étoit heureux.

Il est infortuné à présent (ajoûta-t-il) & je dois à ses disgraces tous les soins que je donnois autrefois à une passion à qui il n’est pas permis de l’emporter dans mon cœur sur les devoirs de la nature.

Il ne me convient pas de m’établir pour juge entre mon Roi & mon Pere ; Ambitieux fût-il encore plus coupable, il ne doit être que malheureux pour moi, & qu’un objet éternel de mes soins & de mes attentions. Ce n’est point dans l’état où il est, que je dois songer à profiter de vos bontés (poursuivit ce jeune Prin-