Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/180

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& ils ne le furent que de moi, qui vollant à son secours la tirai de cette affreuse situation, au moment qu’elle alloit étouffer, & qu’elle avoit perdu la connoissance ; dès qu’elle eut repris ses sens, je la conduisis dans notre palais souterrein, & je fus trop touchée de l’état funeste où je la voyois pour ne pas lui donner tous les secours qui dépendoient de moi, tant pour elle que pour le fruit qu’elle portoit. Mes soins eurent un succès si heureux, qu’elle accoucha sans aucun accident d’un Prince charmant, je vous le peindrois volontiers, Seigneur, (poursuivit la Gnomide) s’il n’étoit pas devant vos yeux ; mais vous connoissez Parfait, & tout le bien que je vous en dirois n’égaleroit pas celui que vous-même en sçavez. Vous le voyez, Prince, (dit-elle en s’a-