Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/188

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soin d’avoir une famille qui puisse faire esperer à ses peuples qu’une nombreuse posterite les garantira plusieurs siécles des accidens inséparables des révolutions.

Ces considerations excitant la douleur de la Princesse, elle s’y abandonnoit sans moderation, portant son affliction jusqu’à se déchirer le visage & à s’arracher les cheveux ; elle se meurtrissoit de coups, & étoit sur le point d’attenter à sa propre vie, se préparant à se jetter dans la riviere qui coule le long de la terrasse de son appartement lorsque je parus.

Le dessein que j’avois me tenoit fort assiduë auprès d’elle, sans en être vûë, & au premier mouvement qu’elle fit pour se livrer à son desespoir, je me rendis visible : Prenez courage, Princesse, lui dis-je, il est indigne d’un cœur comme le vôtre de vous abon-