Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/19

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car sans en sçavoir la raison, la joye de Liron ne lui donnoit pas de repos ; elle en vouloit pénétrer la cause, à quelque prix que ce fût. C’est pourquoi s’étant levée avant le jour, elle sortit sans bruit de la maison, & fut se cacher à une petite distance de la Fontaine, sous une touffe de buissons qui la déroboient à la vûë de tout le monde.

A peine s’étoit-elle placée dans son embuscade, qu’elle vit paroître le beau Parfait en habit de Berger ; elle le reconnut à l’instant pour le même Chasseur à qui elle avoit voulu vendre des poires, & que malgré la désagréable scene qu’il lui avoit attirée, elle n’avoit pû s’empêcher de trouver charmant. Elle se souvenoit aussi avec plaisir, qu’il n’avoit pas contribué à sa défagreable avanture ; quoique son indigne