Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/190

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sans allarmes en me voyant exposée au juste ressentiment de mon époux ? Le moindre effet que je doive craindre de son courroux sera de me répudier pour mettre à ma place une femme qui lui puisse donner des héritiers, dont il se voit frustré aujourd’hui par ma faute, & par l’impossibilité où je me vois d’esperer une nouvelle grossesse ?

Je ne puis apporter de remede à vos douleurs, ni vous faire devenir mere, lui répondis-je, votre fils est mort, c’est un malheur que le tems seul est capable d’adoucir. Mais à regard des suites fâcheuses qu’il pourroit entrainer, je suis en pouvoir de vous secourir.

Cessez de pleurer, ajoûtai-je, continuez à feindre de dormir, pour empêcher que l’on ne s’apperçoive de la perte que vous ve-