Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/202

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Visir (répondit ce Prince en frémissant) mais le sang que ce barbare a versé excite trop ma colère pour oser souhaiter de me voir le maître de la destinée ; la vengeance remportant sur la générosité me porteroit peut-être à un excès qui, en tachant ma gloire, seroit peu digne des sentimens de mon Roi, & m’abandonneroit trop à tout ce que m’inspire une juste fureur contre un Prince desarmé, qui, malgré sa lâcheté a l’honneur d’être parent de notre Souverain. Ainsi c’est à ce Monarque seul à me faire justice de la mort de mon pere, & c’est à lui aussi à qui je la demande. Parfait se jetta aux pieds du Roi en disant ces mots.

Soyons généreux jusqu’à la fin, mon cher fils, (reprit Bon & Rebon en le relevant) & ne retractons pas la grace que nous avions