Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/206

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regardant le Roi avec un air aussi méprisant que lorsqu’il le tenoit dans ses fers : As-tu cru, foible Bon & Rebon (lui dit-il) que j’eusse aussi peu de cœur que toi, & me soupçonne-tu d’avoir à la vie un attachement assez lâche pour vouloir la conserver en restant ton sujet ? Non, non, rends-moi plus de justice, & ne me crois pas l’ame si basse ; je ne suis pas né pour t’obéir. Le trône ou la mort étoient mes seules ressources ; je perds l’espoir de regner, & puisqu’enfin une fois dans ta vie tu as été assez prudent pour éviter les effets de ma juste fureur, je n’ai plus d’autre parti à prendre que celui de sortir d’esclavage, & je meurs content de ne laisser sous ton pouvoir aucuns de ceux qui m’ont appartenu. Il sembloit vouloir encore exaler sa rage par d’autres dis-