Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/214

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ce projet est très-facile, puisque la Princesse doit être seule & s’habiller sans être aidée ni vûë par aucune de ses femmes.

Cette proposition fit frémir Richarde, non point par l’horreur de l’action, car elle n’étoit pas capable de remords quand sa fille ordonnoit ; mais la crainte de l’événement la faisoit balancer. Que me propose-tu, lui dit-elle, veux-tu courir à une mort assurée ; peux-tu douter que quand le Roi & Parfait découvriront ce crime avec la supercherie qui l’auroit accompagnée, ils ne nous fassent périr pour vanger la mort de Liron ; les suites funestes de cette action ne devroient-elles pas t’en détourner ? Bon, les suites, (reprit Pigriéche d’un air mocqueur) qu’en peut-il arriver ? ils s’en prendront au Ciel, à la Terre, ils crieront,