Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/238

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l’esprit, que ce corps noir & brûlé qui s’offroit à ses yeux, fût celui de sa plus mortelle ennemie, quoiqu’elle en reconnut tous les traits ; mais enfin se rappellant ce que la mere & la fille, aussi méchantes l’une que l’autre, avoient tenté pour la perdre ; sur-tout, le voyage que cette vieille mégere avoit fait chez la Magicienne du Désert, d’où elle avoit rapporté la bougie funeste ; elle comprit alors que Richarde l’avoit voulu employer pour la faire périr, ne douta pas que les Nayades l’ayant changée contre celle qu’elles lui avoient donnée à mettre à la place, sa fatale vertu n’eût agi sur Pigriéche, & ne lui eût fait souffrir à elle-même la mort qu’elles lui destinoient.

Cependant, le Roi averti de cet accident [dont il ne pouvoit imaginer la cause] se rendit au