Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/28

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fille que cette parure l’embéliroit si fort que le Berger ne pourroit résister à des attraits si victorieux, étant soutenus par l’éclat brillant de ses bijoux. Elle espera encore en tirer un autre profit, & résolut de faire tomber du côté du mauvais œil de Pigriéche autant de pierreries, qu’elle pourroit s’en approprier à l’insçu de sa fille ; de plus, elle ne faisoit point de doute, que quand le Berger la verroit si magnifiquement vêtuë il ne la prît pour une Princesse, ou au moins pour une Financiere, qu’il ne se trouvât fort honoré d’en être aimé, & d’épouser une personne si belle & si riche. Ainsi elles conclurent qu’il ne falloit pas souffrir davantage que Liron fût conduire le troupeau vers la Fontaine, parce qu’il seroit plus commodément dans un Parc proche de la Maison ; & que ne lui