Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/42

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pere, qu’à inspirer à sa mere l’intention elle étoit de se deffaire de l’innocente Liron. L’amour qu’elle avoit pris pour Parfait, & la jalousie que lui causoit cette dangereuse concurrence, redoubloient encore le désir qu’elle avoit de la perdre.

Vous voyez, sans en pouvoir disconvenir, lui disoit-elle, que je ne dois pas esperer d’avoir de bien dans le monde, tandis que cette pernicieuse créature vivra, elle répand un malheur visible sur mes moindres actions, pendant que tout lui réussit à souhait, & qu’il faut absolument qu’elle meure pour faire cesser les maléfices dont elle m’accable.

Richarde lui voulut representer qu’elle avoit intérêt à lui conserver la vie, puisque c’étoit une Esclave qui ne lui avoit rien couté, & qui cependant lui étoit fort uti-