Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prêtes pour se tirer d’affaire.

Richarde voyant l’emportement de sa fille, n’osa la contredire plus long-tems, & partit sans différer. Pigriéche après l’avoir vûë mettre en chemin, sortit de son côté pour aller se cacher dans quelque creu d’arbre bien près de la fontaine, afin d’être à portée d’entendre les discours de nos deux Amants.

Comme la distance qui étoit entre la demeure de Richarde & celle de la Magicienne, n’étoit pas considerable, elle mit peu de tems à s’y rendre, & cette dangereuse personne, instruite par son art de la visite qu’on devoit lui faire, vint au devant de Richarde jusqu’au bord de ses limites. Elle étoit montée sur un grand Cerf noir, & ayant mis Richarde en croupe, elle n’employa pas trois minutes à se rendre à son antre.