Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/56

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d’entrer dans son ressentiment & dans ses desseins de vengeance, elle auroit bien dû s’expliquer plus clairement, pour l’empêcher par ses avis de tomber dans les accidens qu’elle lui faisoit appréhender, étant presqu’impossible de se garentir des dangers que l’on ne connoît pas. Elle étoit dans cette incertitude quand Pigriéche parut, sa présence chassa de l’esprit de sa mere toutes les réfléxions qui la tourmentoient un moment devant.

Cette fille impatiente d’être instruite du succès de l’abominable voyage que Richarde avoit fait à la sollicitation, venoit au devant d’elle avec beaucoup d’empressement ; elle fut ravie de voir cette bougie, & en ayant appris l’usage, elle vouloit le mettre en pratique sans retardement. Mais sa mere retenuë par deux puissantes raisons, refusa de satis-