Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/59

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ron, qui a seule le pouvoir de la faire tomber. Il faut du moins que nous l’ayons engagée d’obtenir de ses amies qu’elles détruisent leur bel ouvrage.

Il ne falut pas à Pigriéche une considération moins forte pour la faire consentir au retardement, auquel Richarde s’obstinoit. Elle étoit desabusée de l’espoir que ce marais tomberoit à la mort de Liron, ou plutôt elle ne l’avoit jamais eu, & cessoit de le feindre. Elle ne persistoit pas non plus dans l’idée que ce fut un ornement pour elle : le poids dont elle étoit chargée qui augmentoit tous les jours, ainsi que l’infection qui accompagnoit ce fardeau, lui faisoit désirer d’en être débarassée ; mais d’un autre côté la conversation qu’elle avoit entenduë, l’animoit plus que jamais à la perte de Liron. Le hazard n’avoit que