Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/126

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tôt qu’elle l’eut vu entrer chez lui, elle se sauva à toutes jambes.

Pendant ce temps-là, l’ogre disait à sa femme : « Il y a quelqu’un ici, car je sens la chair fraîche.

— Tu te trompes, mon ami, c’est un veau qui tourne à la broche et qui répand cet odeur. »

L’ogre, ne pouvant croire qu’il se fut trompé de cette façon, fureta dans tous les coins sans rien découvrir bien entendu.

À partir de ce jour, Désirée surveilla très attentivement son feu.

Plusieurs mois s’écoulèrent encore de la sorte.

Malheureusement, un matin de printemps, pendant que l’enfant était allée cueillir les premières sylvies de la forêt, les tisons de l’âtre se changèrent en cendres, et malgré tout ce que put faire la pauvre fillette pour les rallumer, elle n’y parvint pas.

Hélas ! nouveau chagrin et nouvelles larmes qui ne servirent à rien. Il fallut retourner chez l’ogre.

Cette fois-ci, ce fut lui qui vint ouvrir.