Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/129

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qu’elle avait, mais elle répondit toujours invariablement : « Ce n’est rien. Je me suis coupée en taillant le pain de la soupe ; mais je suis presque guérie. »

Il arriva cependant qu’un matin la pauvre enfant ne put passer sa main par le trou, tellement elle était enflée.

L’ogre fut obligé d’avancer la tête à l’intérieur de la maison pour arriver à ses fins.

Les bûcherons s’alarmèrent de l’état de santé de leur sœur et finirent, à force de questions, par connaître la vérité.

Après s’être bien consultés, ils décidèrent que le lendemain matin, lorsque le monstre viendrait pour sucer le doigt de Désirée, ils se cacheraient, armés de haches, des deux côtés de la porte, et lui abattraient la tête.

En effet, le lendemain, l’ogre arriva comme de coutume, frappa à la porte de la cabane et avança la tête comme il avait fait la veille. Aussitôt les haches s’abattirent et lui coupèrent le cou.

Leur joie fut grande, à ces pauvres enfants, en se voyant pour toujours débarrassés du monstre qui désolait la contrée et faisait frémir d’effroi.