Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/13

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dues sur la lande où devait paître le troupeau, la laide alla s’asseoir sous une broussée d’épines et dit à la jolie : « viens me peigner. »

Celle-ci s’exécuta de bonne grâce, et la peigna si longtemps, si longtemps, qu’elle finit par l’endormir. C’était ce qu’elle voulait. Elle profita du sommeil de sa surveillante, pour frapper trois coups sur le derrière de son mouton afin d’obtenir à manger.

Tout alla bien pendant quelque temps, mais un jour la laide — sur la recommandation de sa mère — feignit de dormir et ne tarda pas à voir ce qui se passait.

Le soir, de retour à la maison, elle raconta qu’il suffisait, pour avoir tout ce qu’on voulait, de frapper trois coups sur le derrière du grand mouton blanc en disant :

« Paine et vine et viande,
« Mes sept faix de buchettes serrés,
« Et mes sept fusiaux de fi filés. »

Mais la mère et la fille eurent beau frapper sur le derrière du mouton blanc, comme elles ne possédaient pas la baguette magique elles n’arrivèrent à aucun résultat.