Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


3o — LES CONTES FACÉTIEUX


LE MARIAGE DE JEAN L’INNOCENT

Les gars d’autrefois étaient plus timides que de nos jours. Jamais un jeune homme n’aurait osé aller, seul, demander une fille en mariage. Il se faisait accompagner d’un homme âgé, ayant la langue bien déliée, et qui savait faire valoir les qualités du galant. Cet individu qui, le plus souvent, exerçait la profession de couturier, était désigné sous le nom de Chaussenaire.

La mère Gefflot, du bourg de Saint-Erblon, avait un gars, appelé Jean, point trop fin, qu’elle désirait marier. La vieille songea à Perrine Jambu, du village de Teslé, qui lui semblait posséder tout ce qu’il faut pour rendre un homme heureux.

Un petit tailleur à la journée fut chargé d’accompagner le fils pour la demande en mariage, et la bonne femme leur fit, à tous