Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/168

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— Pourquoi frappez-vous cet animal ? lui demanda le meunier.

— Parce qu’il ne veut pas monter dans ce chêne, pour manger les glands qui s’y trouvent et qu’il est maigre à faire peur, comme vous pouvez en juger.

— Grand Dieu ! que vous êtes simple ! s’écria Yaume. Votre cochon n’est ni un chat ni un écureuil pour pouvoir grimper aux arbres, et vous ne parviendrez jamais à l’y faire monter.

« Tenez, dit-il, faites comme moi, frappez les branches du chêne avec votre bâton pour en faire tomber les fruits, et vous procurerez à votre bête les aliments dont elle a besoin pour se nourrir. »

Et, joignant le geste à la parole, il fit tomber les glands dru comme grêle sous les coups redoublés de son bâton.

« Juste ciel ! que vous êtes malin ! s’écria la paysanne. De quel pays êtes-vous donc pour avoir tant d’esprit ? »

Yaume ne répondit pas et continua son voyage en se disant à part lui : « Voilà une femme encore plus bête que la mienne ! »