Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/169

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L’orage qui menaçait depuis longtemps commençait à éclater, et de grosses gouttes de pluie tombaient du ciel.

Comme il entrait dans un village pour chercher un abri, il aperçut une jeune fille qui pleurait de rage parce qu’elle ne pouvait parvenir à jeter dans un grenier, avec une fourche, des noix qui avaient été mises à sécher au soleil.

Le voyageur resta stupéfait devant ce tableau d’un nouveau genre.

— Quelle est donc, mon enfant, la cause de vos larmes ? lui demanda-t-il.

— Vous le voyez bien, répondit la fillette de plus en plus furieuse de ne pouvoir réussir ; si je ne parviens pas à rentrer ces noix avant la pluie, elles vont être mouillées et ne se conserveront plus.

— Ce que vous dites là est vrai, reprit le meunier ; mais n’auriez-vous pas par hasard un autre instrument qu’une fourche pour faire cette besogne, une pelle par exemple ?

— Si fait. Il y en a cinq ou six dans l’écurie en face de vous.

Le meunier se rendit au lieu désigné ; prit