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une pelle et dans quelques minutes jeta lui-même toutes les noix dans le grenier.

La paysanne s’extasia sur l’adresse de l’étranger et l’invita à entrer dans la ferme pour se reposer un instant et laisser passer l’orage.


III

La pluie ne dura pas longtemps. Le soleil reparut radieux. Le meunier prit congé de ses hôtes et se rappelant sa promesse du matin, qui consistait à revenir au moulin s’il rencontrait trois femmes aussi naïves que la sienne, il s’achemina vers sa demeure.

Ne vaut-il pas mieux, songeait-il en marchant, endurer chez soi les faiblesses d’esprit de sa femme que de s’en aller, de par le monde, voir et entendre les absurdités de toutes sortes que commettent et débitent des étrangers.

Il arriva au Boël où sa mère et sa femme, espérant bien le voir revenir à chaque instant, l’attendaient avec impatience.

Une bonne soupe au lard cuisait sur le feu et répandait une odeur qui vint chatouiller