Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/185

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C’était un petit homme à l’air doux et poli, vêtu comme un bourgeois ; il s’approcha de la veuve et lui demanda d’une voix onctueuse quel pouvait être le sujet d’un aussi grand chagrin.

— Ah ! Monsieur, dit-elle en gémissant plus fort, je pense à mon cher défunt homme Jacques Robert, que le bon Dieu m’a enlevé l’an passé. Je ne puis me consoler d’un pareil malheur. Si, au moins, j’étais sûre qu’il fût dans le Paradis, je serais moins affligée. Il devrait bien y être, car, de son vivant, il était tellement bon qu’il n’aurait pas voulu faire de mal à une mouche.

— Brave femme ! reprit l’étranger, je puis vous donner des nouvelles de votre mari. J’arrive du Paradis où j’ai obtenu à grand’peine une permission de quelques jours pour venir dire à ma mère, qui habite les environs de Redon, que je suis dans le ciel au nombre des élus.

Comme je sortais du Paradis, j’ai aperçu à la porte de ce lieu de délices un pauvre homme qui m’a paru bien à plaindre, et qui suppliait saint Pierre de le laisser entrer.