Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/196

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tous côtés dans la lande pour découvrir le voleur.

Tandis qu’il était occupé à scruter minutieusement chaque touffe d’ajoncs, le fin voleur avait réussi à se glisser jusqu’à l’endroit où était attaché le cheval, et, dénouant le licol, plaçant son ballot sur le devant de la selle, il enfourcha l’animal qui, cravaché jusqu’au sang, se sauva comme s’il avait le feu au derrière.

L’abbé, las de parcourir inutilement le landier qui lui écorchait les jambes, regagna la barrière ; mais resta bien déconfit en ne voyant plus de cheval. Il comprit malheureusement trop tard qu’il était encore dupe de cet effronté fripon. Tout penaud, le jeune prêtre revint à la Faroulais où, sa mère qui l’attendait sur le seuil de la porte lui demanda s’il avait rattrapé le saint.

— Oui, dit-il, et comme il était très chargé, je lui ai offert mon cheval pour lui permettre de retourner plus vite dans le Paradis. »

(Conté par Constant Tual,
couturier à la journée, à Bain).